Using theatrical masks to transform second language-learning for engineering students

Résumé

Cet article décrit un module transdisciplinaire basé sur des ateliers de théâtre de masque qui s’inscrit dans une approche énactive de la connaissance (Trocmé-Fabre, 2022 ; Varela, 1999). Il s’adresse à des étudiants d'une grande école d’ingénieur française et croise une approche sensorimotrice et réflexive (bottom-up and top-down) de l'apprentissage de l'anglais et du « translanguager » (Aden 2017). Le processus de conception, d'écriture et de représentation d'une pièce de théâtre masqué permet aux étudiants de développer des compétences transversales de médiation, de collaboration et de co-création nécessaires dans l’exercice de situations professionnelles de plus en plus complexes.

S'appuyant sur le paradigme énactif (Varela & al.,1993) et la pédagogie du masque de Lecoq (1997) et Gaulier (2024), les étudiants entreprennent une exploration phénoménologique et incarnée du masque neutre et du masque expressif. Non seulement les masques dissimulent le visage et l'identité (Lakoff & Johnson, 1987) mais ils modifient les modes habituels de perception sensorimotrice. La perception visuelle est considérablement réduite, elle est alors compensée par d'autres modes de perception, ce qui transforme la qualité de relation aux autres, à soi et à l'environnement (Preller, 2022). Les masques sont de puissants catalyseurs de transformation et de liberté créatrice comme en témoigne leur importance dans la formation des acteurs (Freixe, 2024 ; Lecoq, 1997 ; Mnouchkine, 2000). Avec des non-acteurs - ici, des étudiants ingénieurs qui apprennent l’anglais - je montre comment trois caractéristiques clés du travail de masque suscitent une approche créative du “translangager”, de l'élaboration du sens et de la construction des connaissances.